CCTV

Chaque situation est différente. Certains maîtres-chanteurs bluffent ou disparaissent quand on refuse de les payer ou qu'on les bloque, d'autres par contre ont vraiment l'intention de faire du mal. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas de votre faute.

Peut-être vous sentez-vous impuissante, mais vous pouvez agir. Les stratégies suivantes ont été utiles pour d'autres victimes.

 

Les premiers pas à faire

  • Informez les autorités que vous êtes victime de chantage.
  • Sachez que si vous payez, cela n'arrêtera probablement pas votre maître-chanteur.
  • Évitez de discuter avec la personne (que ce soit en ligne ou non); arrêtez immédiatement tout contact avec cette personne.
  • Mettez des filtres dans votre ou vos comptes de courrier électronique pour bloquer son adresse.
  • Bloquez-le dans vos comptes de réseaux sociaux et modifiez les paramètres de confidentialité pour tenter de l'empêcher d'avoir accès à votre liste d'amis.
  • Modifiez tous vos mots de passe et changez-les pour des codes forts et uniques comportant des lettres et des chiffres, si vous pensez qu'ils ont été piratés.
  • N'hésitez pas à ouvrir de nouveaux comptes de courrier électronique. Avertissez vos contacts que vos comptes ont été piratés et qu'ils ne devraient ouvrir aucun des messages qui viendraient de là.
  • Protégez tous vos appareils avec des mots de passe.
  • Mettez un autocollant sur votre caméra web.
  • Effectuez une recherche de votre nom sur l'internet ou configurez des alertes qui vous avertissent de tout nouvel endroit où votre nom apparaitrait.

 

Étude d'un cas réel
`Voici ce qu'une personne a fait lorsqu'on a tenté de la faire chanter sur la base d'un acte sexuel que les maîtres-chanteurs disaient avoir filmé. Finalement ils n'ont pas donné suite à leurs exigences.
1

Je... n'ai jamais dit que je les payerais.

2

Je les ai bloqués de mes listes de contacts... puis j'ai effacé mon compte Live Messenger de Windows.

3

J'ai désactivé mon Facebook et envoyé un message à mes amis les avertissant qu'on avait piraté mon compte, qu'on m'envoyait des spams et je leur ai dit que je serais absente pendant un moment. Ils devraient se méfier de tout message qu'ils recevraient de ma part et l'effacer immédiatement.

4

J'ai configuré plusieurs alertes Google pour me prévenir si mon nom apparaissait sur l'internet.

5

J'ai vérifié qu'il n'y ait rien sur moi sur YouTube, et j'ai relu leur politique sur la vie privée.

6

Enfin, j'ai tout raconté à un ami proche et je lui ai demandé de rester attentif... et de m'avertir s'il voyait quoi que ce soit d'anormal.

7

Un jour ou deux ont passé, et rien. Puis j'ai reçu un message soit-disant de YouTube qui m'avertissait de la violation de leur confidentialité, et que je risquais une amende de 15000 euros. Bêtement, j'ai répondu à ce message de "YouTube" en expliquant que j'étais victime de chantage et leur indiquant le nom du compte d'où cela provenait. Après avoir répondu, j'ai réalisé que l'adresse était fausse, tout comme la lettre. Quelques jours ont passé sans plus de nouvelles. Mais aujourd'hui quand j'ai ouvert ma boîte, j'ai trouvé un nouveau message, cette fois d' "Interpol", me donnant 48 heures pour répondre sans quoi je serais mise en prison. J'ai alors bloqué ces deux fausses adresses électroniques. Il me faudra probablement désactiver mon compte de courrier électronique pendant un certain temps.

Contacter les autorités

Nous vous recommandons de prendre contact avec les autorités si vous pensez pouvoir avoir confiance en elles. Allez-y de préférence avec un ami fiable ou un membre de confiance de votre famille, vous apprécierez leur soutien lorsque vous irez parler de votre cas à la police. Plus il y aura de personnes pour dénoncer les cas de violence liée aux technologies, plus les forces de l'ordre et les législateurs se verront dans l'obligation de répondre sérieusement à cette question et de mettre en place ou d'améliorer les protocoles et les lois. Le chantage est illégal, il faut y mettre un terme.

Notre feuille de route a commencé avec l'histoire d'une Colombienne dont l'ex menaçait de publier des photos intimes prises avec son accord lorsqu'ils étaient encore ensemble. Elle est allée parler à la police, qui a cherché et arrêté le coupable. La Colombie est l'un des pays dont la législation permet de traiter la question de la "sextorsion" comme on appelle là-bas ce type de chantage.

Quand le coupable et le survivant se trouvent dans des pays différents, le cas se complique en raison de questions juridictionnelles. Heureusement, de plus en plus de poursuites transnationales sont menées à bien.

Réparer les dégâts

Si votre maître-chanteur diffuse vos photos, voici ce que vous pouvez faire en plus du signalement du crime à la police:

  • Effacez le contenu utilisé pour vous faire chanter. Il est possible de s'assurer que les images n'apparaissent pas sur la première page des résultats de recherche quand on effectue une recherche sur votre nom. Pour plus d'informations, jetez un œil sur "Comment supprimer ses informations personnelles d'internet". Marche à suivre:

    • Demandez aux sites concernés de faire disparaître l'information

    • Contactez Google pour que l'information soit retirée

    • Refaites-vous une réputation positive en ligne pour "cacher" les résultats de recherche négatifs

    • Dénoncez toute violation légale aux moteurs de recherche

    • Entamez des poursuites pour diffamation

  • Certaines personnes choisissent d'enregistrer leurs photos auprès de leur bureau national de droit d'auteur, ce qui leur permet ensuite de revendiquer leur paternité plus facilement et d'avoir un soutien légal lorsqu'elles demandent leur retrait.